Thème 3 - Sainte FOY

21/10/2023

Sa courte vie, son histoire, sa légende et les translations d'Agen à Conches via Conques

Fêtée le 6 octobre, l'héroïne de cette belle histoire, de noble famille gallo-romaine, probablement restée païenne, nait vers 290 à Agennum, chef-lieu du territoire des Nitiobriges aujourd'hui Agen. Initiée à la foi catholique par sa nourrice, baptisée, elle consacre son temps à prier et à secourir les plus nécessiteux dès ses premières années. Un épisode de sa légende raconte qu'un jour, alors qu'elle emporte des provisions volées à ses parents, son père l'arrête et lui demande ce qu'elle tient « Des fleurs » lui répond-elle. Et lorsqu'elle ouvre son vêtement, de magnifiques fleurs fraiches apparaissent.

Lorsqu'en 303, Dacien, proconsul d'Agen, relance les persécutions contre les chrétiens, elle refuse de sacrifier à Diane, déesse romaine. Elle fut flagellée et condamnée à subir l'épreuve du lit d'airain au-dessus d'un bucher pour être brûlée, mais le miracle de la colombe lui sauve momentanément la vie.

Au moment où elle est soumise à toutes ces atrocités, une colombe descend du ciel, guérit les blessures de la flagellation, fait tomber des gouttes de rosée qui éteignent le brasier.

Mais Dacien ne renonce pas et condamne Foy à être décapitée.

Ayant choisi la mort plutôt que de renoncer à sa religion FOY accède au rang de martyr dont les attributs sont le gril et la palme. Voir ci-contre Enluminure de sainte Foy extrait d'un manuscrit du XIIe siècle, Sölden, Allemagne.

Les restes de Foy sont préservés par des fidèles et un siècle plus tard, l'évêque d'Agen Dulcidius décide de les mettre en valeur dans une basilique en son honneur. Au moment du transfert des reliques dans ce nouveau lieu, les hommes chargés de transporter le lourd tombeau constatent qu'il se déplace seul en volant et ne font que le suivre. C'est la première translation des reliques de la sainte.

La translation est le processus ritualisé de déplacement des restes d'un saint d'un lieu vers un autre. Certaines translations sont officielles, d'autres se font par vol des reliques et sont appelées translations furtives. C'est la situation des transferts de Foy vers Conques puis vers Conches.

Après son martyre, la bienheureuse Foy est reconnue comme thaumaturge ; elle rend la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, chasse le démon des corps des possédés et guérit de nombreuses maladies. Son tombeau devient donc célèbre et attire de nombreux pèlerins.

Au IX siècle, le pèlerinage à Conques étant en déclin, les moines décide de s'emparer des reliques de Foy pour retrouver un rayonnement important dans la chrétienté. Leur émissaire réussit à subtiliser le corps de la sainte et après un voyage chahuté, mais avec la protection du seigneur, les reliques arrivent à Conques un 14 janvier entre l'an 877 et 883. Depuis, la translation de la sainte est célébrée chaque année le 14 janvier.

La renommée de Foy et les nombreux miracles qu'elle réalise redonne immédiatement un nouvel élan au pèlerinage. Les multiples prodiges accomplis par la jeune vierge sont regroupés dans le livre des Miracles de sainte Foy.

En 1034, rentrant d'un pèlerinage à Compostelle, Roger de Tosny, seigneur de Conches, fait halte à Conques, soustrait quelques reliques de Foy et les ramène dans son fief, faisant construire l'abbaye de Chatillon. Son épouse Godeline, ayant été guérie d'une grave maladie par l'intercession de Foy, fait construire par reconnaissance l'église de Conches. Ce premier édifice fut détruit et remplacé par l'église actuelle.

Le culte de Foy ne se limite pas à ces trois lieux et nombreux sont les autres sites en France et à l'étranger. 

Tous les Santa Fé de l'Amérique du Sud en sont le témoignage.